Edito - Immobilier, la prudence française récompensée ?
Le marché immobilier français fait souvent exception à deux égards :
- Le mécanisme de financement des particuliers est relativement encadré. L’immense majorité des prêts accordés le sont à taux fixe, et non à taux variable comme chez nos amis anglo-saxons. Les règles assorties à la délivrance des prêts sont aussi plus strictes : ratios d’endettement, nécessité de l’apport, durées des encours...
- Les conditions d’octroi des permis de construire et les diverses contraintes administratives freinent significativement la dynamique de construction et les ardeurs des opérateurs industriels. Jamais ou presque, les objectifs de livraison de logements neufs annoncés par le Gouvernement ne sont remplis.
Nous, les professionnels de l’immobilier, sommes toujours fidèles au poste pour dénoncer ces rigidités dommageables pour le logement en France.
Et si notre traditionnel excès de prudence s’avérait pour une fois payant ?
Les données dont nous disposons montrent en effet une bien meilleure résistance du marché immobilier français en 2022, en comparaison avec nos voisins occidentaux. Car oui, ce sont précisément les problématiques de construction en abondance ou de solvabilité des acquéreurs ( crise des subprimes aux Etats-Unis ) qui sont à l’origine des crises immobilières. Pour l’heure, le choc de l’offre ne se produit pas en France, les volumes de biens en vente augmentent légèrement ces derniers mois mais très raisonnablement. Bien qu’une légère correction des prix à la baisse ne soit pas à exclure pour les mois à venir, l’hypothèse de l’éclatement d’une bulle immobilière semble donc assez lointaine dans l’hexagone. Il est bon de temps à autre de s’arrêter pour reconnaître la solidité du modèle français
Benjamin Salah,
Président Directeur Général du Groupe Human Immobilier